Chapitre 9
À la fin de cette orgie, des couples s’étaient constitués. Maylis était restée avec Martin, malgré son désir de faire connaissance avec d’autres garçons. Il avait réussi à l’emmener sur les rives de la jouissance et elle ressentait le souhait charnel de s’abandonner à lui. Ses muscles et sa pilosité lui donnaient un air particulièrement viril.
On dirait la Belle et la Bête, se dit-elle en comparant son corps, blanc et épilé, à celui de son amant.
Martin n’était pas homme qu’en apparence. Il savait aussi très bien utiliser son instrument de copulation, qui s’était avéré être une abondante fontaine de semence. Pour le reste, Maylis n’avait pas totalement confiance en lui et en ses paroles doucereuses.
Les hôtesses revinrent et l’une d’elles, prénommée Elsa et vêtue de voiles de gaze, s’approcha de Maylis.
« Félicitations ! Vous avez été excellents ! dit-elle. Les images sont en cours d’analyse et vos bénéficiaires pourront bientôt les voir. Nous vous proposons maintenant de faire une pause. Vous allez vous regrouper au salon pour vous désaltérer et manger un peu, mais laissez de la place pour le dîner, car vous y serez gâtés. »
Un brouhaha s’éleva de ce jardin des délices et les participants se levèrent.
« Viens, ma jolie, dit Martin en aidant Maylis à se mettre debout. On va continuer notre lune de miel dans un endroit moins chaud.
— Nous ne sommes pas dans une agence matrimoniale, lui rappela Maylis. Il faut que j’essaie d’autres garçons.
— Pas tous ! Tu dois avoir moins d’appétit.
— Oui, je sais. »
Les jeunes gens quittèrent l’ombre des arbres pour se diriger vers une porte du bâtiment, où ils trouvèrent un vaste salon comparable à celui du premier étage, près des chambres des garçons. Les lumières étaient allumées malgré la présence du soleil, faisant régner une ambiance de fête.
Étonnamment, Maylis avait le cœur joyeux. Elle avait été gagnée par l’opulence des lieux et par son ambiance érotique. La pensée que les personnes assises sur les canapés allaient devoir s’entre-tuer n’arriva pas à la perturber. Ils étaient tous là, les dix garçons et les dix filles, splendides dans leur nudité. Les premiers n’avaient pas récupéré leurs slips de bain, mais ce n’était pas un problème puisque leurs chambres regorgeaient d’habits. Ils avaient tous des pénis imposants même quand ils n’étaient pas dressés. On se demandait comment ils faisaient pour rentrer dans les vagins des filles, dont certains étaient assez serrés. Celui d’Habib se terminait pas un gland aussi noir que sa peau. Chez les filles, c’était Loubna qui avait le corps le plus sombre.
Elsa se plaça entre les canapés pour s’adresser aux participants, tandis que les autres hôtesses restaient en retrait :
« Après vous être désaltérés, vous reviendrez dans vos chambres. Nous vous laisserons un moment de libre. Si le centre de contrôle le décide, il y aura de nouvelles scènes de sexe avec vos hôtes ou vos hôtesses. La présentation aura lieu à vingt heures mais il faudra vous y préparer au moins une heure avant. Cela concerne surtout les filles, qui doivent se faire belles même si elles n’ont pas de vêtements à mettre. Votre emploi du temps des jours suivants vous sera communiqué au fur et à mesure.
— Je peux dormir cette nuit avec Rachel ? » demanda Erwan.
Restée avec lui, elle avait lascivement posé une cuisse sur ses genoux en exposant sa vulve béante.
« Bien sûr ! répondit Elsa. Dormez avec qui vous voulez. »
Un certain Jany s’adressa à Léo :
« C’est vrai que tu as dit que tu ne veux pas qu’on touche à Rachel ? Et même que tu allais buter le mec qui s’attaquerait à elle ? »
Le silence retomba. Elsa ne réagit pas et l’intéressé lui-même n’en fut pas perturbé.
« C’est exact, confirma-t-il.
— Mais alors, pourquoi tu ne veux pas coucher avec elle ? »
C’est seulement à ce moment que le tumulte gagna le salon. Tout le monde se mit à parler en même temps, si bien que certains durent crier pour se faire entendre. Elsa et d’autres hôtesses intervinrent pour rétablir le silence.
Coralie, qui avait choisi de tenir compagnie à Léo après avoir joui sous ses vigoureux assauts, s’écarta de lui avec un air scandalisé.
« Qu’est-ce qu’il y a ? fit benoîtement Léo.
— Tu as dit ça ? s’exclama-t-elle.
— Oui. Ça te dérange ?
— Non, mais les disputes entre garçons sont interdites.
— Ce ne sera pas une dispute mais un assassinat. Nuance ! »
Loubna intervint alors :
« Moi, je soutiens Léo. Si c’est vraiment interdit, c’est moi qui buterai le mec qui se sera attaqué à Rachel. Mais Léo, je ne te garantis pas pour autant de te laisser en vie. »
Un nouveau tumulte se leva, obligeant les hôtesses à rétablir une seconde fois le calme. Amalia se rapprocha de Léo et le regarda sans lui adresser la parole.
Jusqu’alors, Maylis n’avait pas remarqué Léo. Il focalisait à présent toute son attention. La première chose qu’elle se dit, ce fut que plus ce garçon mettrait de filles sous sa protection, plus il aurait de chance de la prendre pour cible. Parmi les dix filles présentes, Rachel devait être mise de côté, ainsi probablement que Coralie et Loubna. Comme le lui avait dit Elena, les garçons ne s’attaquaient généralement pas aux filles qui leur avaient donné beaucoup de plaisir, bien qu’il ne leur fût pas du tout interdit d’essayer de tuer leur amante d’une nuit. Pour cela, il suffisait d’avoir une certaine dose de perversité.
Les filles auraient un poignard pour repousser leurs agresseurs le moment venu, mais dès maintenant, elles disposaient d’un moyen de protection tout aussi efficace : la séduction. L’idéal était de faire chavirer les garçons.
Voilà pourquoi Coralie ne s’était pas éloignée de Léo. Maylis observa le couple en se posant mille questions. Elle ne serait évidemment pas seule à vouloir séduire ce garçon. Elle avait neuf rivales sous les yeux – ou huit si l’on excluait Loubna. Même si son entreprise était réussie, d’autres garçons pouvaient s’attaquer à elle, y compris Martin.
« Les hôtesses, pourquoi vous ne dites rien ? demanda Erwan. Ce que veut faire Léo, c’est autorisé ou non ?
— Pour le moment, les règles n’ont pas été transgressées, répondit Amalia après avoir échangé un regard avec Elsa. Léo peut promettre tout ce qu’il veut. Ce qu’il fera lors de la chasse, c’est autre chose.
— Et donc, s’il tue un autre garçon, il sera sanctionné ?
— Pas forcément. Le centre de contrôle en décidera, mais il aura de bonnes chances de quitter le jeu les mains vides. Je rappelle que les bagarres entre filles sont également interdites.
— Pourquoi nous le rappeler ? s’écria Agathe. Je ne suis pas venue ici pour trucider une fille. »
Son regard se dirigea vers Estelle, que Jany avait comme amante. Leur étreinte maintenait ce dernier dans une semi-érection, or après avoir accueilli la main et le pénis de Jordan entre ses cuisses, elle avait envie d’essayer celui de Jany, mais puisqu’elle connaissait bien le jeu, elle savait que certains couples avaient du mal à se défaire.
« Les motifs de dispute arriveront, assura Elsa. Tout est fait exciter les désirs et exacerber les passions. C’est ce qui nourrit le jeu.
— Et donc, si je tue une fille, je ne serais probablement pas punie ? fit Agathe.
— Ça dépend, répondit Elsa en souriant.
— Moi, j’aimerais bien voir des combats de filles, déclara Martin.
— Tu n’as qu’à regarder les anciens épisodes de Gladiatrices, dit un garçon qui s’appelait Valentin.
— Vous connaissez le jeu japonais où des femmes nues se battent dans la boue ? » demanda Erwan.
Le principe de ce dernier n’était guère original, mais les femmes devaient s’affronter jusqu’à la mort. Il en résultait des combats d’une extrême violence. Comme dans le Jeu du sexe et de la mort, c’était la richesse que les participantes convoitaient, et aussi la célébrité.
« Si j’affronte une fille, ce sera pour un garçon et non pas pour de l’argent, dit Agathe en empoignant le pénis de Jordan. Je suis intéressée par le côté romantique de notre émission.
— On n’est pas obligé de se battre, répondit Erwan. On peut faire des échanges. Rachel, tu ne souhaites pas tenir compagnie à ton protecteur ?
— Tu ne veux plus de moi ? répondit l’intéressée.
— Si, mais on se retrouvera plus tard. »
Il repoussa la jambe de Rachel pour se lever et lui tendit galamment la main. Le couple contourna une table basse pour s’approcher de Léo et Coralie.
« Viens avec moi, dit-il à cette dernière. Tu dois connaître plusieurs garçons. »
Coralie hésita deux secondes avant d’accepter son invitation. Quand Erwan la reçut dans ses bras, son pénis se dilata un peu, heureux d’avoir une nouvelle chair à laquelle se frotter. Coralie avait des courbes plus accentuées que Rachel, mais la petite taille des seins de celle-ci n’était nullement un handicap. Quand elle s’assit à côté de Léo, il afficha un contentement sans aucun doute sincère.
Ce geste détendit l’atmosphère. Maylis se demanda cependant si elle devait changer de partenaire. Elle savait que si elle quittait Martin, elle lui donnait une raison de la tuer, mais de toute façon, quelqu’un essaierait de le faire. Prenant son courage à deux mains, elle se leva pour s’adresser aux participants d’une manière aussi détendue que possible :
« Y a-t-il une fille qui aime les hommes bien virils ? Je vous garantis qu’il sait utiliser sa bite. »
Alison se porta volontaire. Maylis se retrouva assise à côté de Rémi, qui lui paraissait très sage avec ses cheveux soigneusement peignés. Sa verge lui rappela celle de Kilian. Elle s’empressa d’y mettre les doigts, provoquant une réaction instantanée.
« On va servir les rafraîchissements ! rappela Elsa. Vous pouvez nous demander n’importe quoi, boissons sucrées ou cocktails par exemple. »
Avant de passer commande, Maylis se tourna vers Martin et vit dans ses yeux une lueur glacée qui lui donna un frisson. Elle fut probablement la seule à l’apercevoir, car il affichait un air débonnaire tout en caressant les cuisses d’Alison.
Mal à l’aise, elle décida de se remettre debout en tentant d’entraîner Rémi avec elle.
« Où vas-tu ? protesta-t-il.
— Je retourne dehors. Si tu ne veux pas m’accompagner, reste ici. »
Elle se tourna vers une hôtesse pour lui demander la permission de s’esquiver.
« Allez-y. Nous vous rappellerons dans une demi-heure », lui répondit celle-ci.
Maylis prit la direction de la porte. Quand elle en passa le seuil, elle fut rejointe par Rémi.
« Pourquoi tu te sauves ? demanda-t-il.
— Parce que je sais maintenant ce que je ressens quand quelqu’un veut me tuer, répondit-elle en plissant les yeux sous l’agression du soleil.
— Tu n’étais pas venue ici pour ça ?
— Si, mais ça fait peur. »
Le torse déjà emperlé de transpiration, Maylis se dirigea vers les ombres des palmiers et poursuivit sa route à grands pas vers la forêt, qui s’avançait comme un promontoire vers l’angle septentrional du bâtiment.
« Tu n’as pas remarqué Martin ? fit-elle.
— Le mec que tu as quitté pour moi ?
— Oui.
— Je suis certaine qu’il va me le faire payer.
— Ça fait partie du jeu. Moi aussi, je vais peut-être essayer de te tuer.
— Tu es trop gentil pour ça.
— Ce n’est pas une question de gentillesse. J’y serai obligé. »
Après un nouveau passage sous la chaleur du soleil, ils entrèrent dans une véritable forêt tropicale, d’une luxuriance éblouissante. Des feuilles vertes s’étageaient du sol jusqu’à une grande hauteur et des fleurs apportaient leurs couleurs vives et leurs parfums. Le tunnel de verdure où les deux jeunes gens se trouvaient était frais. Ils marchaient sur un chemin boueux qui leur salissait les pieds mais dont le baiser humide était plaisant.
« On se croirait au jardin d’Éden, murmura Maylis en levant les yeux vers les deux murailles de verdure.
— Le jardin de quoi ?
— D’Éden. Tu ne connais pas ?
— Non.
— C’est là où vivaient Adam et Eve, le premier homme et la première femme.
— Je ne suis pas au courant. »
Le christianisme avait été réduit comme peau de chagrin, si bien que certaines personnes n’y connaissaient strictement rien.
« La Bible n’a pas précisé si Adam bandait comme toi, susurra Maylis. Elle dit seulement qu’ils vivaient nus. »
L’érection de Rémi atteignit son paroxysme quand la jeune fille mit la main droite entre ses cuisses, pour la refermer doucement sur ses testicules. Elle en caressa la peau d’une manière taquine, en s’efforçant de ne pas toucher au phallus.
« Tu es bonne, fit Rémi en lui pinçant un téton.
— Mieux qu’Alexia ?
— Elle a bien baisé. Tu le fais avec moi, pour que je puisse vous comparer ? »
Rémi savait déjà que Maylis lui parlait de choses qu’il ne connaissait pas et qu’elle l’avait conduit dans cette forêt quand tous les autres participants étaient réunis dans le salon. À part Léo, aucun d’eux n’avait encore pensé à désobéir.
« Nous n’avons pas beaucoup de temps, répondit Maylis. Mais si tu veux passer la nuit avec moi, je te montrerai ce que je sais faire.
— Tu es une putain ?
— Non.
— Belle comme tu es, ce n’est pas possible.
— Crois-moi. Je n’ai aucun intérêt à te mentir. Mais je sais pomper une bite.
— Montre-moi. »
Maylis posa ses genoux dans la boue, décalotta puis recalotta plusieurs fois le gland de Rémi. Elle avait décidé de faire cette fellation par nécessité, mais fut très vite fascinée par ce pénis. Il était moite et émettait des effluves très particulières, indéfinissables et mettant ses sens en ébullition. Elle avait ressenti les mêmes émotions avec Martin, d’une manière purement animale. Sa virilité n’était pas que visuelle. S’il revenait vers elle avec des paroles réconfortantes, il la ferait peut-être de nouveau craquer.
Elle effectua cette fellation avec endurance, car la jouissance de Rémi fut longue à venir. Il lui fallut contrôler sa respiration. Elle posa sa main libre sur son intimité qui demandait à être investie et arriva à faire tourner un doigt autour de son bouton rosi. Les halètements de Rémi finirent par s’accélérer et il émit une enfilade de jurons murmurés. Se sentant alors dans la peau d’une sportive atteignant la ligne d’arrivée, Maylis suça le phallus avec une ardeur accrue, jusqu’à ce que de puissantes projections de semence viennent fouetter le fond de sa gorge. Le jeune homme émit un véritable rugissement puis une nouvelle bordée de gros mots bafouillés.
Ce n’était toutefois pas fini. Maylis ouvrit sa bouche pour lui montrer la liqueur blanchâtre qu’elle gardait sur la langue et en fit tomber un filet. Il coula lentement sur son menton puis sur sa poitrine. Elle recracha tout ce qu’elle conservait et s’en enduisit les seins.
« Putain… murmura Rémi.
— Alors, tu veux dormir avec moi cette nuit ? »