Le château entre les arbres – 3

Chapitre 2

 

Nous ne rencontrâmes pas plus de monde sur le chemin du retour qu’à l’aller. Nous aurions pu le parcourir en nous tenant par la main ou en échangeant des propos tendres, mais Louriana avait pris une attitude polie et distante, comme si elle avait voulu retrouver le comportement d’une élève normale. Pour autant, il n’y eut aucune gêne entre nous.

Je crus comprendre la raison de son attitude quand j’entrai dans ma chambre : j’y trouvai Violla toute nue. Sa beauté presque surhumaine me causa un éblouissement dont je parvins heureusement à me remettre, mais l’envie de la prendre dans mes bras continua à me tarauder. Elle était faite pour l’amour, avec sa peau souple et soyeuse, ses seins hauts perchés et ses fesses d’une parfaite rotondité.

Je n’eus qu’un bref aperçu de sa petite fente, car elle était en train de s’activer. Les livres que j’avais posés sur la table avaient été rangés sur les étagères. Violla avait ouvert une autre malle contenant mes vêtements et elle était en train de les trier. Certains étaient disposés sur mon lit ; d’autres allaient se reposer de leur éprouvant voyage dans une armoire.

« Votre bain est prêt, annonça-t-elle. Je vais vous aider à vous laver, si le voulez bien.

— Euh… Oui.

— Présente à monsieur Sotchak nos produits aphrodisiaques, dit Louriana.

— D’accord.

— Il doit être prêt pour ce soir.

— Que va-t-il se passer ? » questionnai-je avec une pointe d’inquiétude.

Louriana eut un sourire malicieux.

« Des choses très agréables, répondit-elle. Je vous ai montré certaines de nos coutumes. Vous en découvrirez d’autres, et je vous souhaite d’en tirer beaucoup de plaisir. »

Elle commença à s’écarter de moi.

« Je vous laisse avec Violla. Il y aura ce soir un festin avec de nombreux invités. En vérité, il y en a tous les soirs, car nous aimons avoir de la compagnie. Nous nous retrouverons à ce moment. »

Elle quitta la chambre en refermant la porte.

Violla s’était arrêtée devant moi. Elle me regarda un court instant, puis elle se dirigea vers le lit pour poser les mains sur une chemise et un pantalon semblables à ceux que je portais. Je n’avais pas apporté une grande variété de vêtements. De plus, en cette saison, il n’était pas nécessaire de bien se couvrir.

« Je vous propose de les mettre après votre bain, dit Violla. Le voulez-vous ?

— Oui. »

J’avais surtout remarqué qu’en se penchant sur mes habits, elle m’avait montré ses fesses dans toute leur grâce, entre lesquelles se nichaient des nymphes roses surmontées d’une rondelle plus sombre. Bien j’eusse éjaculé depuis peu, je me retrouvai de nouveau en érection.

« Alors je vous conduis dans la salle de bains », annonça-t-elle en prenant mes habits.

Je la suivis et découvris une pièce meublée en son centre d’une imposante baignoire en bois, et sur les murs, de quelques étagères où reposait une vaste collection d’objets. Les murs étaient recouverts de lambris en bois verni, emplissant la pièce de leur senteur.

Avant d’en franchir le seuil, je retirai mes bottes et mes chaussettes. Mes pieds nus foulèrent alors un carrelage en céramique un peu craquelée. Je plongeai les mains dans une eau dont la température me parut idéale. Violla posa mes habits sur un rebord de la baignoire, assez large pour cela, puis elle vint vers moi. C’était le comportement d’une femme qui veut se faire sauter sur-le-champ, brûlante de désir mais attendant que l’homme fasse le premier pas.

J’aurais pu la comparer à une putain, mais les prostituées mouillent rarement. La vulve de Violla dégorgeait autant de jus que celle de Louriana. Une des coulées lui atteignait les genoux. Pour la première fois, une pensée scientifique émergea dans mon esprit, parmi mes désirs : cette sécrétion excessive était peut-être le symptôme d’une maladie. Mais tout de suite, je me demandai pourquoi les deux sœurs étaient atteintes du même mal. Je ne connaissais pas d’affection semblable qui fût contagieuse ou héréditaire.

Comme je restais immobile, Violla enleva ma veste. Elle la posa sur un coffre, contre un mur, puis elle revint déboutonner ma chemise. Elle le fit lentement, en passant de temps en temps le bout de la langue sur les lèvres. Je profitai de la situation pour refermer mes mains sur sa taille et lui caresser les hanches, tout en m’emplissant la vue de ses seins. Son corps exhalait un parfum floral rappelant celui de Louriana.

Quand mon torse fut dégagé, elle passa amoureusement ses mains dessus.

« Qu’est-ce qui vous intéresse en moi ? demandai-je. Mon esprit ou mon corps ?

— Les deux.

— Vous me voulez vraiment comme précepteur ? Ou plutôt comme amant ?

— Tout en vous m’intéresse. Je n’ai encore jamais rencontré d’hommes comme vous. »

Elle se mit à genoux pour défaire la ceinture de mon pantalon avant de l’ouvrir. Je suis sûr qu’elle saliva quand elle en sortit ma queue raide. Elle décalotta ensuite mon gland et en contempla avec envie la peau rouge et tendue.

Mon membre devait encore sentir le vagin de sa sœur, mais elle n’en eut cure. Elle referma ses lèvres dessus, l’humectant tout de suite de sa salive. Cette caresse m’arracha un soupir de bonheur. Je passai mes mains dans sa chevelure, puis sur ses épaules.

J’entrai plus profondément dans sa bouche. Je n’avais jamais encore connu une fellation aussi parfaite. En peu de temps, elle m’emmena sur les berges de la jouissance. Sentant ce torrent gronder en moi, elle s’arrêta pour contempler mon gland, avec ce petit trou d’où ma semence pouvait jaillir à tout moment, puis elle le rapprocha de sa bouche.

« Attendez ! » fis-je.

J’enlevai mon pantalon, qui entravait mes pieds, et je me remis en position devant Violla, les jambes écartées. Alors que j’avais fait l’amour à Louriana habillé de la tête aux pieds, j’étais à présent complètement nu. C’était plus excitant.

Je pris mon phallus entre mes doigts et ce fut moi-même qui le guida vers la bouche de Violla. Elle se remit à en sucer le bout, tout en faisant aller et venir ses doigts sur la hampe, mais très vite, je donnai des coups de reins, comme si je m’étais enfoncé dans un vagin. Elle me laissa faire tout en serrant mon sexe dans sa main droite. La flamme, qui venait de se calmer, se ralluma, et une grande giclée de sperme fut éjectée dans la gorge de Violla. Elle avala tout.

J’avais presque autant joui qu’avec Louriana.

« Vous êtes une experte, dis-je.

— Je vous ai donné du plaisir ?

— Oui. Beaucoup.

— Vous aimez le sexe ?

— Oui.

— Que diriez-vous d’avoir une amante chaque nuit ?

— Vous-même ?

— Non. Je ne dormirai pas avec vous, mais je peux vous aider à trouver des femmes. Vous êtes d’accord ?

— Eh bien… S’il n’y a pas de difficulté…

— Il n’y en a aucune. Puisque vous êtes d’accord, je vais vous préparer. Entrez dans le bain, s’il vous plaît. »

Nous y allâmes ensemble et elle me savonna tout le corps. Elle s’attarda de manière fort coquine entre mes fesses. Quand elle eut lavé mon pénis, qui avait retrouvé une moitié de son volume, elle sortit de la baignoire pour prendre un pot de terre posé sur une étagère. Il ne portait aucune étiquette. Elle l’ouvrit et mit son index dedans, pour en tirer un onguent qui avait à peu près la couleur et la consistance du miel. L’odeur, par contre, en différait totalement. Je fus incapable de l’identifier.

« Je vais frotter votre verge avec cela, dit-elle. Il faudra attendre un peu, et ce soir, vous en constaterez les effets. Il vous suffira de montrer votre phallus à une femme pour la séduire.

— Comment ? fis-je en riant. J’aborde une femme et je sors mon sexe sous ses yeux ?

— Exactement, répondit-elle le plus sérieusement du monde.

— Cela peut sans doute se faire ici, mais à Peresk…

— Vous n’êtes pas à Peresk. Vous verrez comment ce sera facile. Votre verge exhalera une odeur à laquelle aucune femme ne pourra résister. Ça la rendra folle de vous. De plus, vous banderez comme vous ne l’avez jamais fait.

— Qu’est-ce qu’il y a dans cet onguent ?

— Je n’en connais pas la recette. Ce n’est pas moi qui le fabrique. Il y a aussi une potion à boire. »

J’acceptai de tenter l’expérience, plus par curiosité scientifique que par concupiscence. Je sortis de la baignoire, Violla m’essuya puis elle enduisit mon pénis à peu près redressé de ce mystérieux produit, en insistant sur le gland. Il retrouva sa pleine dureté, mais cela s’expliquait par les caresses qu’il avait reçues. Signe de l’absence d’effet aphrodisiaque, je n’avais pour le moment guère envie de repartir à l’assaut du splendide corps de jeune fille qui se mouvait sous mes yeux. Deux éjaculations me suffisaient.

Violla rangea le pot et en prit un autre. Elle prépara cette fois une boisson, dont elle me tendit un verre. Dans l’eau, elle avait dilué une poudre verdâtre.

« J’espère que ce n’est pas toxique, plaisantai-je.

— Non, ça ne l’est pas. »

Violla en but une gorgée avant de me tendre le verre.

« Il faut prendre ces deux produits tous les jours, dit-elle.

— Comment se fait-il que vous cultiviez cette passion pour le sexe ?

— C’est la tradition. Nous aimons les plaisirs de la chair, comme tous ceux que la vie offre aux êtres humains. Il n’y a rien de mal, n’est-ce pas ?

— Non… Mais cela ne prépare pas à être des épouses fidèles.

— Je pense pouvoir me contenter d’un seul homme. Au besoin, je lui montrerai comment me satisfaire.

— Je vous conseille de lui offrir votre précieuse poudre, pour qu’il ne se fatigue pas trop vite. »

Je respirai cette boisson avant de l’avaler par petites gorgées. Un fort goût d’épices me mordit la langue. Violla se mit alors à sourire, pour la première fois que je l’avais rencontrée. Elle avait ordinairement un air si réservé !

Elle reprit mon verre et me présenta mes habits. Mon pantalon noir et ma chemise blanche, à manches courtes, me suffisaient. Je retournai ainsi dans ma chambre, pieds nus, et je m’assis sur le lit. Violla rangea dans une armoire les vêtements qu’elle y avait posés, sans montrer aucun désir de cacher sa nudité.

Elle finit par prendre place à côté de moi, en étalant d’abord une serviette sur le couvre-lit.

« Je mouille trop, expliqua-t-elle. Ça laisserait des traces.

— Comment ? m’écriai-je. Vous mouillez sans arrêt ?

— Oui, surtout en fin de journée.

— Vous n’avez jamais songé à vous faire soigner ?

— Je me porte très bien, à part que je mouille trop.

— Il se peut que vos ancêtres aient trop utilisé de ces substances, et que cela ait fini par passer dans votre sang.

— Je ne crois pas. Ces produits n’ont d’effet que sur les hommes. »

Elle écarta les cuisses puis les lèvres intimes, et elle passa les doigts sur leurs faces internes. C’était le même geste qu’elle avait fait quand j’avais quitté ma chambre avec Louriana, mais cette fois, elle n’avait pas de jupe à retrousser. Elle me donna ainsi l’occasion d’examiner son sexe. Il me parut normal, sauf que son clitoris, en érection manifeste, avait une taille supérieure à la normale. Elle pouvait difficilement le dissimuler. Mais je savais que certaines femmes avaient un organe tellement hypertrophié qu’il ressemblait à une verge. Violla n’était pas atteinte d’une telle malformation.

Notre discussion se poursuivit sur le terrain médical et s’écarta progressivement du terrain de la sexualité. Je retrouvai la place d’un précepteur, sans oublier que mon élève était d’une nudité intégrale et enfonçait de temps en temps un morceau de serviette dans son vagin.

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