Dans une Antiquité partiellement imaginaire, des prêtresses servent et incarnent Welouma, la déesse du sexe et de la fécondité. Leur rôle est de se donner aux hommes, de jouir et d’enfanter. Un étranger, Cléaridas, arrive dans leur temple et s’immerge dans son ambiance orgiaque, où l’union avec le divin se fait par l’orgasme. Mais il tombe amoureux d’une prêtresse, Ilouwa, et il comprendra que les sentiments n’ont pas leur place dans cet univers. Bien plus, il verra l’ombre de la mort derrière la déesse.
Chapitre I
Le temple des prêtresses-putains de Welouma.
Dans mon pays, on commençait à parler de lui mais il conservait une grande part de mystère. Les informations dont je disposais étaient contradictoires. Je savais que ces prêtresses servaient Welouma, la déesse du sexe et de la procréation des Warittes, et qu’elles se comportaient comme de véritables prostituées. Pourtant, on disait aussi que presque tous les hommes, Warittes et étrangers, qui tentaient de franchir le seuil du temple, étaient refoulés. On n’acceptait que les individus parfaits, à la hauteur de ces femmes réputées pour leur suprême habileté dans l’art du sexe. Je n’avais pas d’idée précise sur ce qui se passait dans ses murs, mais c’était certainement le lieu de tous les plaisirs.
Et voilà que ce temple se trouvait sous mes yeux. Je vis une grande cour délimitée par deux murs latéraux et un vaste bâtiment qui devait avoir quinze pieds de haut. Cinq épaisses colonnes se dressaient sur un perron de neuf marches et soutenaient un toit plat. Sur son imposante façade ocre, seule une petite porte s’ouvrait. Il n’y avait aucune fenêtre, si bien que cette façade avait l’apparence d’un visage fermé conservant hermétiquement ses secrets. Une personne mal informée pouvait passer à côté de ce bâtiment dépourvu de grâce sans deviner qu’il hébergeait des prostituées sacrées.
Autour de moi, les piétons et les charrettes circulaient. Nessana, la capitale du royaume waritte, bruissait de son habituelle activité. Le soleil de l’après-midi dardait ses rayons de feu sur cette fourmilière sans décourager ses habitants. Je ne portais qu’une tunique qui s’arrêtait à la hauteur des genoux et une paire de sandales. C’était avec elles que j’avais parcouru toute la distance séparant ma terre natale de ce royaume, avec un sac à l’épaule pour seul bagage.
Je franchis le muret de briques séparant la cour du temple de la rue. Deux soldats casqués et cuirassés, les tibias protégés par des cnémides, allèrent aussitôt à ma rencontre.
« Que veux-tu ? demandèrent-ils.
— Entrer dans le temple », répondis-je.
Ma réponse me sembla assez triviale, mais je ne savais pas quoi dire d’autre. Les soldats comprirent que je m’intéressais aux prêtresses et jaugèrent l’imposant personnage que j’étais. L’un d’eux se dirigea vers le bâtiment et je lui emboîtai le pas. Apparemment, je venais de franchir la première barrière.
Je montai les neuf marches, traversai le perron et franchis le seuil du temple. Je découvris une vaste salle rectangulaire, qui s’étirait sur toute la largeur du bâtiment. Une colonnade courait en son milieu, parallèlement à la façade, et ses piliers étaient des cariatides. Elles portaient des jupes nouées autour de leurs reins, qui tombaient en longs plis jusqu’aux bases des colonnes. Leurs seins nus avaient été sculptés avec une telle habileté qu’ils semblaient attendre les caresses d’un homme, et qu’ils rendaient vivante la pierre noire dont ils étaient constitués. De plus, ces femmes avaient chacune un visage particulier. Pour cette raison, j’estimais qu’elles ne représentaient pas la déesse Welouma, qui était par nature unique.
« Attends ici », m’ordonna le soldat, alors que je venais à peine de franchir le seuil.
Il se dirigea vers l’une des quatre portes aménagées sur le mur opposé.
Je mis à profit mon attente pour continuer l’exploration de la salle, par le regard mais également par les narines, car j’y sentais une odeur de camphre. Des chaises étaient disposées en divers endroits. Je vis également deux tables encombrées de papyrus, et un scribe travaillait à l’une d’elles sans me prêter attention. De petites ouvertures aménagées dans le plafond laissaient entrer quelques rayons de soleil qui brillaient comme des flammes dans cette salle sombre, austère et hiératique, où la seule impression de vie provenait des cariatides.
Le soldat réapparut avec trois hommes en longues tuniques claires. Des barbes blanches ou grisonnantes, taillées en pointe, se suspendaient à leurs mentons en leur donnant l’apparence de prêtres. Ils s’arrêtèrent devant moi et me dévisagèrent longuement. Ce fut le plus âgé qui m’adressa la parole :
« Tu viens pour vivre avec les prêtresses ?
— Oui, confirmai-je.
— Je vois que tu es étranger, mais nous acceptons les hommes de tous les pays, pourvu qu’ils satisfassent à nos critères. Que sais-tu de la vie dans le temple ?
— Très peu de choses.
— Tu resteras ici pendant six mois. Tu n’auras le droit de sortir que deux fois par mois, pendant un jour et une nuit. C’est à ces moments, durant les nouvelles et pleines lunes, que les prêtresses font les sacrifices à la déesse. Tu devras respecter la discipline du temple, sans quoi tu en seras exclu. Es-tu d’accord ?
— En quoi consiste cette discipline ?
— Le respect de toutes les personnes qui vivent dans ce temple. Toute forme de violence y est interdite, et selon la gravité des faits, tu pourras subir d’autres peines que l’exclusion. Tu devras obéir aux prêtresses, dont les commandements sont sacrés.
— Alors je vous donne mon accord. »
Les quatre hommes me conduisirent près du scribe et s’assirent, tout en continuant à me dévisager.
« Je suis Toumantiya, reprit le vieux prêtre. Et toi, comment t’appelles-tu ?
— Cléaridas, fils de Xénotimos.
— Quel âge as-tu ?
— Vingt-sept ans.
— Tu es un guerrier ?
— Dans mon pays, tous les hommes sont des guerriers.
— Tu as eu l’occasion de te battre ?
— J’ai participé à la bataille de Skyllaion il y a trois ans. J’ai tué quelques ennemis avec mon glaive.
— Qu’est-ce qu’il y a dans ton sac ?
— Une tunique de rechange, quelques menues babioles et un peu d’or.
— Les armes ne sont pas admises.
— Il n’y en a pas. Vous pouvez le vérifier. »
Je tendis mon sac à Toumantiya, qui le posa par terre à côté de lui sans l’ouvrir.
J’avais prévu de quoi payer les prostituées sacrées. Comme on disait qu’elles étaient accessibles à tout homme possédant les qualités viriles nécessaires, je n’avais pas jugé utile de me munir d’une fortune, et d’ailleurs, je n’en aurais pas eu les moyens. Mais il apparut que je me trompais, dans le sens où je n’avais rien à payer.
« Tu seras nourri et logé par le temple, m’annonça Toumantiya. Ton or ne te servira que pour les dépenses en ville. »
Ces prêtresses n’étaient-elles donc pas des prostituées ? Je m’abstins de demander des éclaircissements. J’allais m’offrir six mois de plaisir avec elles, et rien d’autre ne comptait pour moi.
Le vieil homme ne me posa pas d’autre question, mes origines important peu, mais l’examen se poursuivit d’une autre manière.
On devinait ma musculature à travers ma tunique et l’on pouvait admirer celle de mes bras. Il y eut une discussion à voix basse, puis le vieux prêtre m’ordonna de me déshabiller.
Je dénouai ma ceinture et retirai ma tunique. J’allai la poser sur une chaise puis je revins en place et je fus de nouveau scruté. Les prêtres regardèrent ostensiblement mon sexe, qui n’était pas très impressionnant au repos. C’était un avantage dans mon pays, où les verges démesurées n’étaient pas appréciées.
À l’appel de Toumantiya, une jeune femme entra. Elle marchait pieds nus sur le dallage gris et portait une sorte de péplos de lin, ne descendant qu’à mi-cuisses et offrant à mon regard de longues jambes aussi lisses que des fûts de marbre, mais à la peau tendre et soyeuse. Comme les péplos de chez moi, il était attaché par une ceinture et par deux fibules aux épaules, mais il était ouvert à gauche au lieu de l’être à droite. Et dans mon pays, les femmes ne portaient de vêtements aussi courts.
Je ne pensais pas qu’elle fût une prêtresse, malgré la perfection de son corps. Les servantes de Welouma restaient sûrement confinées dans les profondeurs du temple et ne se montraient qu’aux hommes déjà sélectionnés. Pourtant, face à cet avant-goût des plaisirs qui m’attendaient, ma verge se dressa immédiatement, et elle prit une taille propre à satisfaire mes examinateurs. La femme s’agenouilla devant moi et décalotta mon gland. Elle en approcha son visage comme pour y porter ses lèvres, mais elle se contenta de regarder mon membre en le tâtant, sûrement pour évaluer sa dureté. Elle fit également tourner mes testicules entre ses doigts.
Elle se releva ensuite, fit un signe de tête aux prêtres et recula de quelques pas. Les regards qu’elle me donnait m’excitaient plus encore que son apparence, car je croyais y voir son désir de s’offrir à moi. Elle sentait la lubricité, et je n’aurais pas été surpris de voir de la cyprine couler sur ses jambes.
« C’est bien, déclara Toumantiya. Tu es accepté. Tu peux te rhabiller. »
Je remis ma tunique en me réjouissant intérieurement de ma victoire. J’étais un privilégié !
Le scribe rédigea quelques mots que je n’étais pas capable de lire. Si je connaissais la langue des Warittes, je n’avais pas appris leur écriture. Toumantiya poursuivit :
« Cette servante va te conduire à une salle où tu pourras manger et te reposer jusqu’au soir. Tu iras ensuite à un bain où plusieurs femmes s’occuperont de toi. Tu en choisiras une pour ton service personnel. Elle t’amènera devant la statue de la déesse Welouma, où ta handaï te sera présentée. C’est une prêtresse qui s’occupera de toi pendant toute la durée de ton séjour et t’enseignera ce que tu dois savoir sur notre culte. N’oublie pas que tu lui dois obéissance. »
Je remerciai mes examinateurs et j’emboîtai le pas de la servante. Elle emprunta la porte qu’elle avait prise à son arrivée. J’entrai dans un couloir totalement obscur, guidé par une lumière apparaissant au fond. Il me faut avouer que ma verge n’avait rien perdu de son volume, à cause de la proximité de la servante. Elle exhalait un parfum de musc.
Elle me fit entrer dans une chambre équipée d’une chaise et d’un lit en bois, éclairée par une ouverture au plafond. Elle s’absenta un moment et revint avec un grand plateau chargé de pains et de fruits, d’une cruche et d’une coupe en céramique. Elle le déposa sur le lit et prononça ses premiers mots :
« Tout ce plateau est à toi. Profites-en bien car tu ne mangeras pas d’autre repas avant demain. »
Il y avait des figues, des olives dénoyautées, des abricots et des noix d’amande. Je goûtai quelques-uns de ces fruits, qui s’avérèrent tous excellents, et je tirai de la cruche une eau fraîche.
« Je vais me retirer, annonça la servante.
— Tu ne restes pas avec moi ?
— Je reviendrai. Repose-toi en attendant mon retour. »
Son regard portait toujours autant de promesses, mais elle s’éclipsa comme si elle n’avait été qu’un songe.
Je restai assis sur le lit, et finalement, je m’y allongeai. Le temps passa avec lenteur et le silence qui s’installa devint peu à peu oppressant. Sans présence féminine, le temple était froid. J’avais l’impression d’avoir été abandonné dans une sorte de catacombe. Comme les prêtres m’avaient beaucoup plus parlé de discipline que de plaisir, de nombreuses questions tourbillonnaient dans ma tête. Pourtant, l’examen de mon pénis en érection, ainsi que le regard de la servante, ne pouvaient laisser guère de doute sur ce qui me serait demandé.
À son retour, je me levai précipitamment et la questionnai :
« Je suis bien là pour m’unir avec les prêtresses, n’est-ce pas ?
— Oui. Elles seront toutes à toi, et tu pourras même faire l’amour avec les servantes. Tu es là pour cela.
— Même avec toi ?
— Si tu le veux. Il y a juste une condition à respecter.
— Laquelle ?
— Tu ne peux éjaculer que dans le vagin des prêtresses. »
Je trouvai cette condition peu restrictive. En regardant les jambes de la servante, à peine cachées par son péplos, le désir revint brutalement en moi. Comme pour m’exciter encore plus, elle s’approcha de moi et me laissa poser mes mains sur ses cuisses.
« Tu peux me caresser, dit-elle, mais garde ta semence. Tu t’uniras avec ta handaï devant la statue de Welouma.
— Dès notre première rencontre ?
— Bien sûr ! C’est la première chose que tu feras avec elle.
— Comment les hommes participent-ils au culte ?
— Simplement par le plaisir qu’ils donnent aux femmes, et par celui qu’ils prennent pour eux-mêmes.
— Il n’y a rien d’autre ?
— C’est suffisant. »
Je fis remonter mes mains sur les hanches de la jeune femme. Son péplos se souleva en découvrant sa vulve. M’emparer d’une inconnue que je venais à peine de rencontrer, c’était un fantasme que j’avais toujours nourri, mais dans mon pays, il était irréalisable.
Je me mis à genoux devant la jeune femme pour embrasser son sexe, mes mains posées sur ses délicieuses fesses. Je m’aperçus qu’il était parfumé au musc, ce qui exacerba mon désir. Toutes les femmes du temple devaient prendre grand soin de leurs parties intimes. La servante eut un gémissement quand j’introduisis ma langue entre ses nymphes, et j’eus rapidement la bouche tout imprégnée de son jus au goût exquis. Le goût des femmes ! Ce que j’avais imaginé devant les prêtres était en train de se produire : sa cyprine lui coulait sur les cuisses.
Je me relevai pour défaire sa ceinture et dégrafer son vêtement. Il glissa par terre en dévoilant ses fesses blanches et rondes, que j’admirai en passant derrière la jeune femme. J’étais si excité que j’en tremblais. Me baissant de nouveau, je humai son anus, qui était aussi parfumé que sa vulve.
J’enlevai précipitamment ma tunique et j’aurais pénétré la servante sur-le-champ si elle ne s’était pas retournée.
« Viens avec moi », dit-elle en me prenant par le sexe.
Quand j’arrivai au bain, je vis un bassin de dix-neuf pieds de long sur douze pieds de large, dont les parois étaient des escaliers en granit rose qui descendaient dans l’eau. Une colonnade en faisait le tour, à cinq pieds des murs de la salle, et dans ceux-ci, des alcôves munies de lits en pierre avaient été aménagées. La lumière provenait d’une large ouverture rectangulaire située juste au-dessus du bassin. À midi, les rayons du soleil devaient tomber dans l’eau, mais comme l’astre du jour s’apprêtait à se coucher, aucun d’eux n’entrait.
Cette vaste salle était peuplée de sept jeunes filles nues, aux cheveux qui ne descendaient pas plus bas que leurs épaules. Certaines étaient debout dans la galerie, d’autres étaient assises sur les lits ou allongées dans des attitudes lascives. Deux d’entre elles se tenaient sur les marches du bassin, immergées jusqu’à la ceinture, et elles se massaient leurs seins humides. En me voyant arriver, elles s’inclinèrent toutes devant moi. Leurs visages souriants exprimaient leur satisfaction de me voir.
Mon accompagnatrice étant repartie, l’une de ces jeunes filles descendit de son lit et s’approcha de moi. C’était une grande brune aux seins volumineux, ornés de mamelons proéminents et sombres que de grandes aréoles entouraient. Sa peau était uniformément hâlée.
« Bienvenue à toi, déclara-t-elle.
— Comment t’appelles-tu ? demandai-je.
— Ahhina.
— Veux-tu rester à mon service ?
— Oui, si tu m’en fais la demande.
— Alors je te le demande.
— Tu es libre de ton choix. Mais tu ne devrais pas prendre la première servante que tu rencontres, car ici, nous sommes nombreuses. Regarde-nous et choisis celle qui te plaît vraiment. »
Les autres servantes avaient fait quelques pas vers moi. Celles qui s’étaient tenues au bord du bassin étaient descendues au fond ; elles avaient de l’eau jusqu’à la poitrine.
La vue de toutes ces beautés m’enflammait, et elles regardaient avec intérêt mon membre dressé, prêt à partir à l’assaut de ces corps qui s’offraient à moi avec tant d’impudeur. Ahhina revint, me prit par la main et me conduisit au bassin. L’eau en était tiède et des pétales de lys flottaient dessus. Toute la salle était emplie d’un parfum qui amollissait les sens.
« Baigne-toi », me dit Ahhina.
Avant de lui obéir, je la pris dans mes bras. Son corps souple se coula contre le mien, et je sentis son entrecuisse frotter mon phallus.
Je m’immergeai ensuite complètement et fis quelques brasses sous l’eau. En ouvrant les yeux, je vis trois superbes paires de jambes, et en passant près d’elles, je ne pus m’empêcher de leur donner quelques caresses. Quand je refis surface, ces jeunes filles s’emparèrent de moi et me firent asseoir sur une marche. Aussitôt, plusieurs paires de mains me savonnèrent avec douceur. Je fermai les yeux pour m’abandonner à ce délice. Avec des aiguières en or, elles versèrent de l’eau sur moi. Elles me mirent ensuite debout, et je poussai un grognement quand l’une des jeunes filles passa sa main entre mes fesses, pour me nettoyer l’anus.
Quand je fis de nouveau attention à Ahhina, elle était debout devant moi, son visage à la hauteur de mon sexe. Elle tenait un rasoir. Ces servantes étaient toutes épilées ; elles ne conservaient que des poils courts au-dessus de leurs vulves.
Comme j’avais envie de toucher l’une d’elles, j’en demandai la permission à Ahhina. Il me faudrait un peu de temps pour m’accoutumer à la liberté totale qui m’était accordée.
« Nous avons le devoir d’éveiller ton désir, répondit-elle. Tu peux faire tout ce que tu veux avec nous, sauf nous ensemencer. »
Je posai donc mon index sur le clitoris d’une servante, à ma droite, et je jouai un peu avec lui. Elle parut beaucoup apprécier mes gestes. Je caressai ensuite ses petites lèvres, toujours avec mon seul index, puis je l’introduisis dans son vagin, profondément. Ses muqueuses secrètes transpiraient de désir.
Je retirai mon index quand Ahhina se mit à me raser, en faisant délicatement tourner mes testicules entre ses doigts. Elle se montra habile et rapide. Mes poils étaient déposés, au fur et à mesure, dans une coupelle en or. Il ne resta plus qu’une courte crinière sur mon pubis. Finalement, Ahhina prit ma verge dans ses mains pour en découvrir le gland. Il lui apparut rouge et gonflé ; sa rigidité était devenue celle d’une bille de bois.
« Tu as un superbe phallus, me dit-elle.
— Je te remercie du compliment. Mais si tu continues à le tenir, ma semence va partir. Vous m’avez excité à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
— Nous sommes ici pour cela, mais c’est un exercice difficile car tu ne peux pas éjaculer ici.
— Je ne peux le faire que dans le vagin d’une prêtresse ?
— Oui.
— Que se passera-t-il, si j’éjacule ailleurs ?
— Tu seras exclu du temple.
— Pourquoi êtes-vous si stricts ?
— Parce que ta semence est sacrée, et que tu es là pour ensemencer les prêtresses.
— Alors je ferai attention. »
Après cet avertissement, Ahhina prit un flacon qu’une servante lui tendait. Elle en tira une huile dont elle enduisit tout mon gland. Heureusement, malgré ses caresses, j’arrivai à retenir ma semence.
« Tu es prêt, m’annonça-t-elle. Je te conduis devant Welouma. »
Je ressortis du bassin. Deux servantes passèrent rapidement des serviettes sur mon corps, sans oublier les parties intimes, puis Ahhina me prit par la main et me guida vers l’une des trois portes de la salle.
J’arrivai directement dans le naos de la déesse, en tenant mon phallus pour l’empêcher de se balancer. Je fus frappé d’étonnement par sa statue. Deux fois plus grande que moi, tout en marbre blanc, elle représentait une femme assise sur un siège bas, les pieds joints mais les jambes écartées. Ses bras descendaient le long de son buste et ses mains étaient posées sur ses genoux. Cette position lui permettait de montrer un sexe sculpté avec un réalisme qui me laissa pantois ; une mince fente obscure entre ses lèvres vaginales m’apparaissait comme un gouffre vertigineux. Son ventre rond était celui d’une femme enceinte, et ses seins étaient gonflés. C’était l’image de la fécondité.
« Comment faut-il saluer la déesse ? murmurai-je.
— Tu la salues déjà, par ton érection, répondit Ahhina. Un homme qui n’est pas en érection ne peut pas entrer dans l’enceinte sacrée. »
Ma servante me laissa après cette dernière information.
Je restai seul dans le naos. Il avait la forme d’un demi-disque et j’étais entré par l’un de ses côtés. Sa partie circulaire était délimitée par un muret de trois pieds de haut reliant des colonnes à cannelures, sur lesquelles reposaient des piédroits et des arcs se rejoignant au-dessus de la statue de Welouma. Celle-ci était posée contre le mur du fond, juste en son centre. Des ouvertures à la base de la demi-coupole faisaient entrer un flot de lumière inondant cette salle toute blanche.
Seul dans cet univers de pierre, j’aurais pu voir s’en aller mon excitation, mais la statue exerçait un attrait sur moi. Était-elle dotée d’un pouvoir ? Puisque je n’étais pas un Waritte, je ne partageais pas les croyances de ce peuple, et apparemment, personne ne me le demandait. Mais la sculpture était si réussie que la déesse paraissait me regarder avec ses grands yeux dépourvus de pupille. Le renflement de son ventre et de ses seins, loin de la rendre disgracieuse, accentuait sa féminité.