À mon réveil, ce n’était pas Nepisza qui se trouvait à côté de moi, mais Kwilna. Toute nue, assise sur le lit, un genou replié sous le menton, elle me dévisageait d’une manière songeuse. En voyant la gravité de son regard, je compris tout de suite que durant la nuit, sa fille avait réalisé le miracle qu’elle m’avait promis.
« Tu veux savoir ce qu’Ilouwa deviendra si elle est stérile ? me demanda-t-elle sans préambule.
— Oui, répondis-je en me redressant.
— Le sort de ces prêtresses doit rester secret.
— J’en ai tout de même assez entendu pour en avoir une idée, si bien que je ne te demanderai qu’une confirmation. Hier, j’ai demandé à Nepisza si elle connaissait des prêtresses stériles, et la réponse a été négative. Alors je pense qu’elles disparaissent.
— Je confirmerai tes soupçons à une condition.
— Laquelle ?
— Oublie Ilouwa. Laisse-la à son sort. En échange, je te donne ma fille. Prends-la, déflore-la, épouse-la. Elle est à toi. Toutes les deux, nous te ferons oublier Ilouwa. »
Ce qu’elle venait de me dire était déjà un aveu, et un aveu terrible. Je fus abasourdi par ses propos.
« Ce n’est pas seulement par bonté que tu as décidé de me donner Nepisza, mais aussi parce que tu as peur pour elle, supposai-je. La plupart des jeunes filles envoyées au temple deviennent mères, mais certaines n’ont pas cette chance. Malheureusement, il n’est pas possible de savoir si une fille est stérile avant qu’elle ne soit là-bas. Ai-je raison ?
— Oui, j’ai des craintes pour Nepisza, avoua Kwilna d’une voix assourdie.
— Et si elle allait là-bas, tu ne saurais pas ce qu’elle deviendrait ? Ilouwa m’a dit que les prêtresses n’ont plus de relations avec leurs filles après les avoir confiées au temple. Pourquoi vous imposez-vous de tels sacrifices ?
— Parce que nous servons Welouma. »
Elle avait parlé douloureusement, et comme si le ton de sa voix ne suffisait pas à révéler ses tourments, elle posa son front sur son genou et y joignit ses mains. Déchirée entre son rôle de mère et son devoir de prêtresse, elle avait choisi de rester une mère, mais son infidélité envers Welouma torturait sa conscience.
Je jugeai qu’elle avait pris la bonne décision et je ne ressentais plus guère de sympathie pour cette déesse. Dans son sexe ouvert si indécemment, je voyais l’ombre de la mort autant que celle du plaisir.
« Dans mon pays, les dieux ne sont pas si exigeants envers les humains, dis-je. Ils ne demandent que de recevoir des sacrifices d’animaux, et d’ailleurs, il n’y a pas de prêtres. C’est aux citoyens d’organiser le culte.
— Alors nous sommes plus religieux que vous, répondit Kwilna. Ilouwa a dû t’expliquer que les prêtresses ne servent pas seulement Welouma. Elles l’incarnent aussi, or la déesse n’a pas de mère. C’est elle qui est la Mère universelle. Voilà pourquoi mon lien avec Nepisza sera rompu dès qu’elle entrera dans le temple. Ce n’est pas une fille que j’ai engendrée, mais une prêtresse. Dès qu’elle est devenue pubère, je l’ai préparée à être une prostituée, et lors de son quatorzième anniversaire, j’ai commencé à ouvrir son corps aux plaisirs du sexe. Tout mon savoir, je suis en train de le lui donner. Je savais donc que j’allais la perdre, mais qu’il me resterait un fils et une fille, et qu’ils serviraient d’autres dieux.
— Mais tu ignores si elle est féconde, déclarai-je pour la conforter dans sa résolution, et une jeune fille qui a prétendu incarner la déesse de la fécondité pendant cinq ans alors qu’elle est stérile doit être châtiée. C’est bien cela ? »
Kwilna ne me répondit pas par la parole, mais par le regard. Ma déduction était exacte.
« Je veux bien t’aider à changer la destinée de Nepisza, déclarai-je, mais j’essaierai aussi de sauver Ilouwa.
— Tu ne le pourras pas.
— Si tu penses cela, c’est que tu ne me connais pas. Il n’y a personne au monde qui puisse m’arrêter, et s’il le faut, je suis prêt à affronter vos dieux.
— Qui es-tu pour affirmer cela ?
— J’ai conscience de n’être qu’un mortel, mais as-tu remarqué comment je suis fait ? Et je te prie de croire qu’il y a encore plus de force dans mon esprit que dans mon corps. »
Je parvins à arracher un sourire à Kwilna. Son regard jaugea mes muscles.
« Tu es effectivement une force de la nature, mais tu es seul, remarqua-t-elle.
— Mes compatriotes m’aideront. Interroge Mélanopos et tu verras.
— Vous n’êtes que des étrangers. Vous connaissez à peine la ville de Nessana.
— Tu nous aideras. Tu as essayé de me proposer un marché, mais c’était à moi de le faire. J’épouserai ta fille à condition que tu nous apportes ton soutien, et je vais t’expliquer pourquoi tu n’as pas le choix. Tout Nessana considère déjà ta fille comme une future prêtresse, et les riches se demandent lequel d’entre eux va pouvoir la déflorer. Tu ne pourras la soustraire à son destin qu’en la faisant quitter son pays. Elle ira vivre chez moi.
— Encore une fois, tes déductions sont exactes, mais je devrai également prendre la fuite, surtout si l’on apprend que je t’ai aidé à sauver Ilouwa.
— Alors nous partirons tous. Mélanopos t’emmènera chez lui. »
Notre résolution détendit considérablement l’atmosphère. Nous étions à présent souriants, plein de confiance en notre avenir.
« Il reste un problème, reprit Kwilna, c’est que tu devras sauver Ilouwa malgré elle. Les prêtresses n’acceptent pas facilement de renoncer à ce qu’elles sont.
— Non, je ne crois pas que ce soit un problème. »
Je tendis ma main à Kwilna et elle la serra pour sceller notre pacte, mais elle s’approcha également de moi pour appliquer un baiser sur mes lèvres. Ce simple geste fut effectué avec tant d’art que je me retrouvai aussitôt en érection.
« C’est d’accord, je ferai tout ce que tu me demanderas, promit-elle.
— Quand on se lance dans une telle entreprise, il ne faut rien faire à moitié. Tu devras accéder à toutes mes demandes. Commence par trouver trois glaives.
— Tu les auras. »
Elle recula, son visage rayonnant.
« Nepisza ! » appela-t-elle.
Sa fille parut immédiatement. Comme la porte de la chambre était restée ouverte, elle avait dû écouter notre conversation.
« Tu as entendu ? lui dit sa mère. Cléaridas accepte de t’emmener avec lui. »
Plus que sa propre volonté, c’était celle de sa fille que Kwilna venait d’exprimer. Nepisza avait obtenu gain de cause presque en tout. Il lui faudrait accepter la présence d’Ilouwa, mais elle ne s’en montrait pas trop fâchée.
Elle s’approcha de moi, posa un genou sur le lit et entoura mon cou de ses bras.
« Merci, dit-elle en frottant son corps nu contre le mien.
— Chez toi, les hommes ont-ils droit à plusieurs femmes ? s’enquit Kwilna.
— Outre leur épouse légitime, ils peuvent avoir des concubines. Nepisza ne pourra qu’obtenir un statut de concubine, puisqu’elle est une étrangère. Cela ne signifie cependant pas qu’elle devra cohabiter avec une épouse, car rien ne m’oblige à me marier.
— Tu n’as besoin de nulle autre femme que moi pour te satisfaire »
Je croyais volontiers Nepisza. Elle sentait la lubricité à plein nez. En s’agenouillant devant moi, elle me présenta de son sexe, d’où sa rosée s’échappait.
Elle avait dû se retenir depuis un bon moment.
« Déflore-moi maintenant, m’ordonna-t-elle. Fais de moi une femme.
— Tout de suite ? m’étonnai-je. Tu ne veux pas une petite cérémonie de mariage ?
— On pourra faire la cérémonie une autre fois, mais je n’aurai pas la patience d’attendre que tu m’ouvres le vagin. Je veux avoir ta bite en moi. »
Elle se renversa en arrière, ses jambes écartées. Elle enfonça deux doigts dans son sexe comme si elle avait voulu déchirer elle-même son hymen, et elle commença à pousser des halètements.
« As-tu l’intention de rentrer au temple ? demanda Kwilna.
— Il le faut.
— Alors tu dois partir rapidement. Si tu veux déflorer ma fille, fais-le tout de suite. »
Mélanopos entra à son tour dans la chambre pour me forcer la main. Aussi nu que nous trois, il se masturbait. Il dut rester à côté du lit, qui était trop petit pour tous nous accueillir. Kwilna se leva afin de libérer de la place, et elle rejoignit son amant pour se coller contre lui, en empoignant son pénis.
Je n’eus plus qu’à m’exécuter. Je m’allongeai sur Nepisza en posant mon membre contre son huis. Il entra tout seul, aidé par la lubrification surabondante de ma fiancée. Je sentis la résistance de son hymen, puis il céda plus facilement que je ne l’avais escompté. Nepisza dut à peine serrer les dents.
Je poussai mon phallus avec un grognement de bonheur. Explorer le vagin étroit d’une vierge procurait des sensations inouïes, qui resteraient dans ma mémoire jusqu’à la fin de ma vie. Quand mon membre fut enfoncé jusqu’à la garde, je le retirai à moitié et je commençai mes mouvements de va-et-vient. Nepisza se mit à pousser des cris stridents, tout en enfonçant ses ongles dans mon dos et mes fesses. Elle se tortillait comme un ver sous mon corps, les yeux fermés.
Nos mouvements se firent de plus en plus violents. Pour finir, je lâchai mon sperme dans une apothéose dont nous mîmes beaucoup de temps à revenir. Le sort de Nepisza était scellée. Elle était à moi.
Quand je me retirai, elle se tâta la vulve d’une main. Je ne trouvai aucune trace de sang, ni sur elle, ni sur moi. J’avais déjà eu l’occasion de déflorer une vierge, mais maladroitement car je n’avais guère été plus expérimenté qu’elle dans les arts du sexe. Elle en avait tiré plus de douleur que de plaisir.
« Merci, murmura Nepisza tandis que je m’asseyais à côté d’elle. Je te dois le plus beau jour de ma vie. »
Mélanopos s’avança pour brandir son pénis boursouflé sous sa figure.
« Je sais qu’un seul homme ne te suffit pas, dit-il de manière sentencieuse. Ta mère a parfaitement réussi ta formation, et ça ne m’étonne pas d’elle. Elle a fait de toi une petite chienne vicieuse. Putain tu es, putain tu resteras. Alors offre-moi ton cul. »
Nepisza se plaça à quatre pattes pour mettre à sa disposition sa croupe rebondie, qui surplombait le rebord du lit. Vue sous cet angle, elle était tout à fait appétissante, et Mélanopos l’admira en connaisseur. Ses petites lèvres étaient saillantes mais son vagin s’ouvrait au-dessus d’elles, son orifice se présentant comme une fente minuscule. Mélanopos y fit d’abord entrer un doigt, puis il y planta son superbe pieu.
« Un con de vierge ! s’exclama-t-il. Et c’est à toi que je dois, Cléaridas. Je t’en serai éternellement reconnaissant ! »
Il donna des claques sonores sur les fesses de Nepisza, son instrument toujours enfoncé entre elles, puis il commença son rabotage avec la vigueur qui le caractérisait. La jeune fille criait comme si c’était un charbon ardent qui lui avait bourré son vagin, et ses seins s’agitaient sous sa poitrine comme de gros sacs, au rythme que son amant lui imposait. Mélanopos beugla lorsqu’il se vida de sa semence. Quand il retira son phallus encore rigide, j’y vis des traces de mon propre sperme.
« Nettoie-moi ! » ordonna-t-il.
Nepisza tourna sur ses genoux. Elle lécha le sexe de Mélanopos jusqu’à n’y laisser que sa salive. Comme elle était consciencieuse, elle donna aussi quelques coups de langue sur ses testicules.
« Regarde comme elle aime sucer mes couilles, cette putain mouillée, me dit Mélanopos. Je sens que nous allons bien nous amuser. Mais maintenant, il faut rentrer au temple. »
Nous fîmes d’abord une rapide toilette, puis nous nous habillâmes et nous prîmes le petit déjeuner. Vêtue des mêmes vêtements de gaze que la veille, Nepisza me troublait le cœur. Durant tout le repas, elle resta assise contre moi, heureuse comme une jeune fille ayant réussi à épouser l’homme de ses rêves. Mais sa mère pensait également à moi.
« Hier soir, je t’ai promis de me donner à toi, me rappela-t-elle. Je le ferai un autre jour.
— Il n’y a rien d’urgent », répondis-je distraitement.
Ce qui comptait surtout, c’est qu’elle nous accompagnât au temple pour nous aider à préparer le sauvetage d’Ilouwa. Elle mit un chiton blanc et se couvrit la tête d’un élégant voile à frange dorée, que seules les femmes de l’aristocratie et les prêtresses de Welouma avaient le droit de porter. Le privilège accordé à ces dernières leur permettait de circuler incognito dans les rues de Nessana.
Ainsi vêtue, parée de boucles d’oreilles tombant jusqu’aux épaules, de bracelets et de colliers, elle avait tout à fait l’air d’une grande dame, et personne ne pouvait deviner à quelles débauches elle se livrait quotidiennement.
Lors de notre départ, Nepisza se tenait sur le seuil de la porte. Je lui donnai une bise sur les lèvres avant de sortir, mais je m’arrêtai aussitôt, car une interrogation avait surgi dans ma tête.
« Je ne reviendrai que dans deux semaines, dis-je. Est-ce que tu pourras m’attendre ?
— Tu crains que mes clients ne lui passent dessus ? fit Kwilna avec un petit rire. Rassure-toi, cela ne se produira pas. Et si ça la démange un peu trop, elle dispose des ustensiles nécessaires pour apaiser sa faim.
— Ça te changera de te les fourrer au bon endroit, hein ? ajouta Mélanopos en lui pinçant un sein. Tu peux en user sans retenue, tant que tu n’as pas d’homme à te mettre entre les jambes. »
Les joues de Nepisza rosirent et elle baissa la tête.